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Pour un verre de tchouk en plus

 

La guitoune ne doit pas dépasser les 4 m². Des branches de palmiers, tressées en guise de murs, et quatre tôles rafistolées : le décor est planté. A l’intérieur, 3 bancs longent les murs. A gauche, à côté de la porte, un immense bidon garde l’entrée. Invités par Majouatô, nous entrons dans ce lieu insolite, où déjà 8 personnes boivent leur calebasse de tchoukoutou, l’alcool de mil.

 

Après les présentations, nous nous retrouvons, une calebasse de tchouk entre les mains, à écouter les hommes parler. Les conversations fusent. A droite, on parle de la Clarisse ; à gauche, de la maison en construction à Tanvem.

 

En face, on chuchote. La cacophonie s’arrête d’un seul coup, quand l’homme à la barbe blanche prend la parole. Le respect des anciens, sans doute. De sa voix grave, il nous questionne : « Connaissez-vous les mystères de l’Afrique ? » Interloqués, nous n’avons pas le temps de répondre qu’il poursuit : « Je sais que vous, les Européens, ne croyez pas trop à ces choses-là. Mais vous savez, chez moi dans le nord, nous avons vraiment de nombreux pouvoirs. Par exemple, mon père avait la capacité de devenir invisible.

 

Notre regard laissant poindre une once de doute, il renchérit : « Mais oui, moi aussi, j’étais comme vous, perplexe, et un jour, je le lui ai dit. Alors que nous étions en train de prendre le repas au milieu du jardin, il me dit ceci : « Dans 5 minutes, quelqu’un va rentrer dans la cour. Surtout, ne parlez pas et laissez-moi faire. » Mon père fit alors des gestes cabalistiques de sa main et on attendit. Notre voisin toqua à la porte. Mon père lui dit de rentrer, ce qu’il fit. Mais quand il fut devant nous, il ne nous vit pas. Il appela 4 fois après nous, alors que nous étions juste devant lui. Mon père demanda si nous étions maintenant convaincus.

 

Ayant obtenu de nous une réponse positive, il mit fin à son pouvoir et notre voisin nous aperçut enfin, pour le moins étonné. » - « Et il faut parler des vaudous, vous connaissez les vaudous ? » répliqua un autre buveur de tchouk. « Ici, ils ont la capacité de faire apparaitre des corps. Vous croyez parler à votre voisin, à votre ami, alors que c’est en fait un fantôme vaudou. Il faut faire très attention ! » A ces mots, nous avons refusé de prendre une seconde calebasse et nous sommes partis, un sourire amusé aux lèvres. On ne le dirait pas, mais ça doit être fort le tchouk en fait…

 

Quelques anecdotes du Togo

Les crêpes constituaient un repas de choix ! Durant trois mois, au village, sans frigo ni magasin, nos repas alternaient entre pâtes à la sauce tomate, riz à la sauce tomate et semoule à ...

Bref, j'ai voulu cuisiner des crêpes au pays Cotocoli

Après deux jours où nos repas étaient constitués de beignets, nous nous sommes dit, Franka, Virginie et moi : « Faisons des crêpes ».

 

Nous allons au marché. Là, les marchandes ne parlent pas français. Nous comparons les prix dans plusieurs étals. Nous négocions pendant 10 minutes au moins chaque ingrédient. Après 1h30 de marchandage, nous avons tous nos produits. On rentre à la maison et nous faisons la pâte à crêpes. Nous la laissons reposer.

 

A 19 heures, nous faisons chauffer la poêle. A 19h01, il n’y a plus de gaz. A 19h05, je vais à la station Total. A 19h08, on me dit qu’il n’y plus de gaz. A 19h15, je vais à la deuxième station Total. On me dit d’aller à la troisième station Total, à l’autre bout de la ville. A 19h30, j’arrive à la troisième station Total de Sokodé.

 

Là, on me dit qu’il n’y a plus de gaz. J’explique ma situation, je supplie. Le vendeur m’explique qu’il s’était gardé une bouteille de côté mais que, pour moi, il veut bien me la donner. Je rentre.

 

J’appelle Virginie, elle dévisse la bouteille. Je prends la bouteille vide et un taxi moto. J’arrive à la station Total. Le vendeur me dit que ce n’est pas une bouteille consignée chez Total. Il ne peut pas me la prendre. Je retourne à la maison. Le gardien nous trouve un réchaud à pétrole des années 50.

 

Pour le remercier, nous l’invitons à manger. Nous lui donnons de l’argent pour aller chercher du pétrole. Il revient et nous dit que la « location » du réchaud coute 500 Francs. Là, Baptiste aurait dit « Connard ».

 

Comme il n’est pas là, nous le pensons fort et nous allumons le réchaud. Ça ne marche pas. Il est 21h30. Nous nous décidons à aller chercher des beignets et un fan. Il n’y en a plus. Il est 22h. Nous jetons la pâte à crêpe et nous allons nous coucher.

 

Bref, nous avons voulu faire des crêpes au pays cotocoli.

Sur la route de Kpalimé, à deux pas du petit troquet...

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